Pour faciliter l’intériorisation, les yeux fermés, nous cherchons à examiner, à voir la pièce de théâtre qui se joue dans notre intimité. Ainsi isolé du monde extérieur, nous voilà projetés dans notre monde intérieur.
Si vous allez au cinéma vous verrez les acteurs jouer leurs rôles à l’écran. Un accident de voiture survient et des témoins observent la scène. Ils sont concernés par l’action du film et en éprouvent les différentes émotions. Il se peut que dans le film, d’autres témoins un peu plus lointains aient observé la scène et les témoins de la scène.
Vous en tant que spectateur, sur votre fauteuil, n’êtes pas dans le film. Vous avez un certain recul. Il se peut que vous éprouviez des perturbations intérieures, ce que recherche notamment le réalisateur pour vendre son film, en faire un succès. Vous êtes donc impliqués. Par ailleurs c’est vous qui avez décidé de venir voir ce film. Je remarque que certains adorent être au premier rang pour être immergés dans l’histoire alors que d’autres préfèrent mettre de la distance avec l’écran et occuper les sièges du fond.
Maintenant reculons encore un peu plus et montons dans la cabine du projectionniste prendre sa place. Son activité est la projection du film, la surveillance des bobines et le bon déroulement de la machinerie. Cela fait des centaines de fois qu’il projette le même film. Il n’est plus du tout impliqué émotionnellement ni affecté par le film, ni par les témoins du film. Il connaît l’histoire par cœur.
Il en est libéré. Au moindre incident technique ou problème en salle, il est prêt à intervenir efficacement, il a « lâché prise » avec le scénario du film et le comportement des spectateurs. Il est détaché de tout cela.
À la fin de la séance, il éteint les lumières et rentre chez lui. Dans le noir ne reste que l’écran, immuable.
Maintenant si vous fermez les yeux, si vous êtes attentifs dans votre méditation, à quelle place êtes-vous ?
À découvrir prochainement, parution en 2025.
